Association pour les Foyers et Ateliers des personnes Handicapées - Germaine Poinso-Chapuis

Public accueilli

Données objectives 

Les personnes accueillies sont toutes accompagnées par des Centres Médico-Psychologiques (CMP) et/ou par des équipes de soin.

 

Le handicap psychique, une spécificité

Les caractéristiques générales de la population des travailleurs de l'ESAT ne la différencie guère de celles d’autres ESAT. Cependant, la spécificité des personnes accueillies à l'ESAT Phocéen est le type de handicap qu’elles présentent, le handicap « psychique »1.

Ce handicap se manifeste par des troubles multiformes qui varient en intensité, en simultanéité et en durée en fonction des personnes, mais qui ne sont pas inéluctables : 

  • troubles de la pensée (délires, idées obsessionnelles, incohérence, lenteur de la pensée…) ; 
  • troubles de la perception (hallucinations, déréalisation…) ;
  • troubles du comportement (repli ou agitation, agressivité, rites obsessionnels, phobies…) ;
  • troubles de l’humeur (troubles dépressifs ou états maniaques…) ;
  • troubles de la vie émotionnelle et affective (anxiété, angoisse, instabilité, indifférence…) ;
  • troubles du sommeil (hyper- ou insomnies, rythmes décalés…) ;
  • expression somatique des troubles psychiatriques (somatisations…) ;
  • troubles de la conscience et de la vigilance (difficultés de concentration…) et troubles cognitifs (mémoire, attention, jugement, orientation temporelle et spatiale), notamment à cause des traitements médicamenteux.

La manifestation de ces troubles génère quasi-systématiquement une grande fatigabilité, et parfois une certaine lenteur à la compréhension et à l’exécution des tâches quotidiennes et professionnelles.

Certains comportements peuvent être inappropriés en société ou dans le travail, comme une trop grande familiarité, des gestes déplacés, des tenues vestimentaires inadaptées…

L’expérience de la maladie entraîne très souvent une perte de confiance en soi et une dévalorisation, notamment professionnelle. Il en résulte de l’anxiété et parfois des peurs incontrôlables.

Les maladies psychiques à l’origine du handicap sont généralement évolutives et passent par des phases de stabilisation plus ou moins longues, parfois entrecoupées de moments plus difficiles.

L’accompagnement d’une personne handicapée psychique nécessite donc avant tout une grande vigilance. Elle s’appuie en premier lieu sur l’observation des évolutions comportementales, afin de prévenir le risque de décompensation, soit un retour invasif de la maladie qui déstabilise totalement la personne, qui nécessite généralement son retour en soins psychiatriques, et qui est cause d’une grande souffrance.

 

1. La rédaction de ce chapitre (liste non exhaustive) est largement inspirée du guide « Handicap psychique et emploi », ouvrage collectif réalisé par les partenaires publics et associatifs du PDITH 92, sous la direction de C. Leroy-Hatala, sociologue.

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