L'atelier techno-manuel
Le mot du moniteur d'atelier
« Mon rôle au sein de l’atelier techno-manuel va donc consister à faire une évaluation des capacités générales du stagiaire à partir de supports techniques tels que le montage assemblage mécanique de pièces métalliques, la sidérographie, la gravure, la réalisation d’objets métalliques ou en bois. J’évalue aussi sa relation au travail, à son handicap et les répercussions psychiques, ses besoins sociaux et médico-sociaux.
Concomitamment à l’évaluation, je peux confronter le projet socioprofessionnel du stagiaire à ses capacités. Il faut parfois effectuer des recherches en vue d’élargir le champ des « possibles ». Il est nécessaire d’explorer la capacité de la personne à produire des efforts pour se reconvertir dans une nouvelle filière et acquérir de nouvelles connaissances. Cet ensemble d’actions que je réalise avec le stagiaire me donne un rôle d’accompagnement de parcours personnalisé en vue d’une insertion socioprofessionnelle.
Un atelier de 80 mètres carrés composé de onze postes de travail accueille entre 8 et 10 stagiaires suivant les sessions. Huit établis réglables en hauteur pour le montage-assemblage mécanique, une table à dessin pour le dessin industriel, deux postes pour la gravure sur plastique, un espace informatique avec logiciels de base de données techniques, de procédures d’exercices et de capitalisation d’informations. Des vestiaires sont mis à disposition des stagiaires.
Une table est réservée pour l’accueil et les réunions collectives de l’atelier.
Les matériels utilisés sont deux machines à graver, une scie circulaire, de l’outillage à main, une scie à onglet, des marteaux et des maillets, des étaux, des clés diverses (à cliquet, à molette, Allen, mixte), des pinces et des tenailles, des limes et râpes, des serre-joints, des tournevis, des outils de ponçage, des ciseaux, des tarauds et filières, des tourne à gauche, des pieds à coulisse, des mètres, des réglets, des équerres.
L’outil informatique est un élément facilitateur dans le cadre de l’atelier techno-manuel, notamment par le rôle qu’il joue dans la capitalisation des informations et du traitement des résultats du stagiaire que j’associe à chaque entretien dit de « progression ». C’est aussi un moyen pour le stagiaire de se familiariser aux nouvelles technologies qui sont désormais utilisées dans l’entreprise. C’est enfin, pour la lecture des plans, une meilleure interactivité entre le stagiaire et la tâche. Les représentations graphiques se déroulent, se superposent, se succèdent et la dimension 3D est parlante pour passer du visuel au conceptuel. Les moyens matériels sont relatifs aux métiers développés dans les fiches métiers du répertoire ROME (Répertoire Opérationnel des Métiers et des Emplois), soit par exemple les métiers des opérations manuelles d’assemblage, de tri ou d’emballage où le professionnel effectue une série d'opérations manuelles liées au tri, à l'assemblage/montage et au conditionnement de pièces ou produits divers (plasturgiques, alimentaires, optiques) sur une table de travail et une ligne de production automatisée.
Les activités de base de l’atelier consistent à proposer la lecture de plan de montage de pièces mécaniques et de préparer et faire réaliser des activités de montage et démontage de ces pièces. Il propose d’évaluer, comme dans les autres ateliers, les capacités intellectuelles telles que la compréhension des consignes, gestuelles et physiques, la pratique selon les règles de l’art et de sécurité des activités avec machines-outils (coupe, découpe, ponçage, traçage…).
Les activités secondaires de l’atelier visent à évaluer les capacités sociales, le comportement au travail, la ponctualité et le travail d’équipe. Je réalise une activité d'analyse ergonomique. En effet, une fois les bilans effectués par les médecins, les psychologues, les ergothérapeutes, les éducateurs, mon travail est d'objectiver, de confirmer ou d’infirmer les évaluations des autres professionnels, au travers d'une analyse des performances du stagiaire en situation de travail. Cette analyse se construit à partir de la mesure du temps de réalisation d'une tâche, la pénibilité, la luminosité, l'ambiance acoustique, ensuite l'adaptation du poste de travail. En effet, en changeant les conditions de travail, je vais agir sur l'activité de la personne. Je le constate lors du montage mécanique réalisé dans mon atelier, une personne peut très bien réussir un exercice simple mais se retrouver en difficulté lors d'un exercice faisant appel au raisonnement formel comme le dessin industriel où la visualisation spatiale est en jeu. »